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1. Carte de la libération des camps nazis par les Soviétiques, les Américains et les Britanniques

Carte de la libération des camps nazis par les Alliés Cliquer pour agrandir l’image
Source: http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr d’après la carte publiée in F. Bédarida, Le nazisme et le génocide - histoire et enjeux, Nathan, 1989.

Présentation

Dès leur arrivée au pouvoir, en 1933, les dirigeants nazis ont mis en place des camps de concentration (Konzentrationlager – KL ou KZ). Au 31 juillet 1933, 27 000 personnes sont internées dans environ 70 camps. L’existence de ces camps n’est pas un secret, car ils servent à la politique de terreur nazie. Les crimes qui y sont commis sont dénoncés par les antinazis.

L’Allemagne, puis les territoires occupés se couvrirent de camps de concentration dans lesquels les nazis ont enfermé les opposants politiques (résistants) avec ceux qu’ils qualifiaient d’ « asociaux » (des condamnés de droit commun, des Tsiganes, des objecteurs de conscience, des homosexuels).

Après l’invasion de l’Union soviétique débute la destruction systématique des Juifs affamés dans les ghettos, fusillés par les Einzatzgruppen, gazés dans camps d’extermination qui sont des « centres de mise à mort » (Chelmno, Treblinka, Sobibor, Belzec, Maïdanek et Auschwitz-Birkenau).

A partir de 1944, les Alliés, en libérant l’Europe de l’occupation nazie, découvrirent avec effroi, les crimes contre l’humanité qui ont été perpétrés dans les camps de concentration et la réalité du génocide dont les camps d’extermination avec leurs chambres à gaz avaient été un des instruments.

Questions

  1. Cite le nom de trois camps de concentration.
  2. Cite les noms des camps d’extermination. Dans quelle partie de l’Europe sont-ils situés ?
  3. Quelles sont les armées qui ont libéré les camps nazis ?
  4. Quel fut le premier camp de concentration libéré par l’armée américaine ? A quelle date ce camp fut-il libéré ? Dans quel pays se situe-t-il ?

Voir les réponses aux questions dans l'onglet "professeur".


Présentation du contexte historique et analyse

Voici un extrait de Ferdinando Camon, Conversations avec Primo Levi, Gallimard, 1987 :

« P. Levi – Le Lager servait à trois choses. Il était né au tout, en début 1933, avec Orianenburg, je crois, le premier des camps nazis, qui étaient encore des modèles réduits ; ils contenaient cinq à dix mille personnes, leur but était de mettre fin à la résistance politique, surtout à celle des communistes : ils étaient nés comme Knochenmühlen, « moulins à os », conçus pour rouer de coups, broyer, détruire, démoraliser, faire disparaître les leaders : en premier lieu, les communistes, puis les sociaux-démocrates, les catholiques, les protestants et quelques juifs, en somme ceux qui étaient des épines dans la chair du nazisme naissant. C’est ce qu’ils sont restés assez longtemps jusqu’au début de la guerre. Avec le début de la guerre, et l’invasion de la Pologne, les Allemands mettent la main sur les sources biologiques du judaïsme » (ce sont les mots d’Eichmann). Et d’autres camps naissent, très différents de ceux-ci, car ils ne sont plus destinés à terroriser les adversaires politiques, mais à détruire les juifs. Ces camps polonais (...) étaient des camps « sans issue ». Ils fonctionnent sans interruption à partir de 1941-1942 jusqu’à la fin de 1943. A la fin de 1943, après Stalingrad, le manque de main d’œuvre en Allemagne se fait tellement sentir qu’il devient indispensable d’utiliser tout le monde, même les juifs. C’est dans cette période qu’on construisit Auschwitz, un camp hybride, ou plus exactement, un « empire » hybride de camps : extermination plus exploitation, ou plutôt : extermination par le moyen de l’exploitation. C’est à cela que je dois d’avoir survécu, c'est-à-dire au fait d’être arrivé, comme tous les juifs italiens, assez tard et d’avoir été inséré dans le système de production. C’est donc le troisième but : avoir un réservoir de main d’œuvre à bas prix et même gratuite. On avait calculé de façon très rationnelle une survie de trois mois (...) Donc, pour résumer, les Lager ont trois buts : terreur, extermination, main d’œuvre. »

Liens

  • http://www.fmd.asso.fr/web/index.php?id_cat=1&lang=lang1 : Créée en 1990, la Fondation pour la Mémoire de la Déportation s’est fixée comme objectif de pérenniser la mémoire de l’Internement et de la Déportation au-delà de la génération des témoins. Elle réalise des outils pédagogiques (DVD Rom, livres, dossiers de préparation au Concours National de la Résistance et de la Déportation ...). Elle a aussi conçu une exposition consacrée à l’histoire de la libération des camps de concentration dont les trente panneaux sont présentés dans la partie pédagogique du site.
  • http://www.struthof.fr/fr/le-kl-natzweiler : Ce site fournit un historique du seul KL situé sur l’actuel territoire français (chronologie, plan du camp, témoignages, visite virtuelle ...) et une présentation du « Centre européen du résistant déporté » qui a pour objectif de transmettre la mémoire et l’histoire des Résistances et du système concentrationnaire nazi dans toute l’Europe.

Réponses aux questions

  1. Dachau, Buchenwald, Mauthausen, Ravensbrück ou tout autre camp dont le nom est précédé d’un carré....
  2. Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Belzec, Sobibor, Chelmno, Maidanek. Ces camps d’extermination sont situés en Europe orientale, sur l’actuel territoire de la Pologne.
  3. Les armées qui ont libéré les camps nazis à l’Est de l’Europe sont les armées soviétiques (Armée Rouge) et celles qui ont libéré les camps situés plus à l’ouest sont les armées américaines et britanniques.
  4. Le KL Natzweiler (Struthof) fut le premier camp découvert, le 23 novembre 1944, par les armées alliées à l’Ouest de l’Europe, mais il avait été vidé de ses prisonniers par les nazis à partir du mois de septembre. Ce camp se situe en Alsace (France).