Présentation 4a

Les étrangers parlent trop souvent du Paris qui s’amuse : il semble que l’auteur des deux dessins que nous publions ait voulu nous montrer le Paris qui travaille, le vrai Paris, celui qui vaut qu’on le connaisse et qu’on l’étudie.

Ce premier dessin est la coupe d’une maison située dans un quartier riche, rue Auber, par exemple, ou avenue de l’Opéra : un ascenseur indique que nous sommes dans le nouveau Paris. Au rez-de-chaussée, un café où le monde se presse : il y a là plus d’un flâneur, mais il s’y trouve aussi des commerçants, des industriels, qui se sont donné rendez-vous pour parler de leurs affaires. A l’entresol, un restaurant. Le premier étage nous montre l’intérieur d’une modiste élégante. Au second, un grave personnage, adossé à la cheminée, écoute deux visiteurs qui semblent discuter avec vivacité : ce sera, à votre gré, le cabinet d'un avoué, d'un avocat ou d'un notaire. Voici, au troisième étage, un tailleur à la mode. Au quatrième, un professeur démontre quelque théorème de géométrie à des jeunes gens qui se préparent à l'Ecole polytechnique ou à l'École centrale. Le cinquième étage est divisé en deux habitations : d'un côté, la chambrette d'une ouvrière, avec des fleurs sur une petite terrasse ; de l'autre, le logement d'un domestique.

Présentation 4b

L'autre maison est quelque part dans le faubourg Saint-Denis ou le faubourg Saint-Martin. Au rez-de-chaussée, un maître d'armes et un maître de danse ; à l'entresol, un horloger et un libraire. L'art et l'industrie font bon voisinage, comme pour montrer l'influence que l'un a sur l'autre. Le premier étage est occupé tout entier par un marchand de tableaux, de bronzes d'art, d'objets de curiosité et (pour employer un mot tout parisien) de ces de ces «bibelots » qui tiennent une si grande place dans la vie moderne. Au second, c'est le cabinet d'un dentiste, précédé de ce salon d'attente où chacun a passé ou passera à son tour. Le troisième étage est partagé entre un fabricant de jouets et un professeur de musique : est-ce bien un professeur, et n’avons-nous pas affaire plutôt, à des amateurs qui vont exécuter un quatuor classique ? Montons encore un étage : cinq femmes sont assises autour d'une table, et travaillent ; elles s'occupent à la fabrication de fleurs artificielles, ou à quelque industrie analogue. Au-dessus, c'est l'atelier d'un photographe ; et le voilà lui-même qui nous crie : « Ne bougez plus! ». C’est, en effet, un coin de Paris que l'artiste a photographié pour nous, et la ressemblance est complète.