Présentation du contexte historique et analyse

Notes sur « haussmannisation » de Paris

Les modifications de Paris sous le Second Empire,

Des modifications plus anciennes, des projets antérieurs sont synthétisés et mis en œuvre par le Baron Haussmann (1809-1891), nommé par Napoléon III préfet de Paris entre 1853 et 1870.

A/ la croissance urbaine au XIXe siècle : congestion des centres et développement des périphéries

1. croissance urbaine
   Paris 20% de la pop urbaine française en 1851, 25% en 1911
   1811 27% des urbains vivent dans des villes de + de 50 000 hab, 55,6% en 1911
2. crise urbaine des centres villes
   extension horizontale bloquée par l’absence de moyens de transport
   extension verticale bloquée par taille des immeubles : hausse continue des loyers, encombrement, difficultés de circulation
   problème de l’hygiène dans processus de densification. Une épidémie de choléra en 1832 à Paris fait 20 000 morts
   prise de conscience européenne, années 1830-40
3. extension des périphéries
   disparition des fortifications, annexion communes limitrophes paris 1859
   « banlieue » = espace qui s’étend entre ville centre et zones plus lointaines à urbanisation plus lâche le long des axes de communication (notamment le chemin de fer). Les banlieues d’abord résidentielles, deviennent industrielles quand un décret de 1810 et une ordonnance de 1815 transfèrent hors Paris les établissements insalubres, relevant d’une politique environnementale pour protéger le centre-ville.

B/ changements dans morphologie urbaine

1. transformations du plan de la ville
   loi 16 septembre 1807 : plan d’alignement des rues obligatoires
   Les grandes percées dès monarchie de juillet ont un double objectif : percement de voies nouvelles (pour construire de nouveaux logements) et assainissement
   Ce que l’on appelle souvent « haussmannisation » débute à partir de 1853. Une loi de 1852 permet l’expropriation de parcelles par simple décret impérial. Une lutte s’engage entre les autorités urbaines et les propriétaires. Une décision du conseil d’Etat en 1858 oblige la ville à rendre les terrains non utilisés à l’ancien propriétaire. A partir de 1860, les expropriés peuvent être indemnisés dès que l’expropriation est prononcée, sans attendre la construction des nouveaux immeubles.
   3 réseaux viaires : grande croisée de Paris (N-S) / rattachement faubourgs au premier réseau / rapprochement vieux Paris-communes annexées en 1859
   La largeur des nouvelles artères passe de 12m à 24m en 1860
2. logements dans ville transformée
   immeubles, objectif forme urbaine uniforme (hauteur des immeubles fixée en rapport avec largeur de la voie
   approfondissement crise urbaine pour logement populaire : normes de salubrité plus rigoureuses, politique de logement social années 1890

C/ réseaux dans la ville. Derrière un décor néo-classique, l’objectif est de faire une ville ultra-moderne par la construction de multiples réseaux.

1. adduction et évacuation des eaux (égouts)
   captage des eaux des fleuves (pompes, canal de Ourcq, canal St Martin)
   capter eaux de source Dhuys 1865, Vanne (1875), Avre (1898) par aqueducs
   service des eaux prélèvement, traitement, transport et distribution par sociétés privées Cie Gale des eaux créée en 1853
   égout : loi du 10 juillet 1894 : obligation pour ville d’envoyer eaux usées dans champs d’épuration Gennevilliers, Achères, les Mureaux : pour les propriétaires de relier immeuble à égout
   1830 disparition des chaussées fendues avec ruisseau central / au profit de chaussées bombées flanquées de ruisseaux latéraux
   loi 7 juin 1845 système de pavage des chaussées et des trottoirs
2. autres réseaux techniques : éclairage au gaz
   éclairage au gaz dès 1816
3. évolution des transports urbains
   tramways électrifiés dès fin 1890, omnibus (1855 fusion dans Cie Gale des omnibus), métro (2 projets Etat/ville tranchés par inauguration en 1900 pour Expo universelle)

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Source: Atlas des parisiens, JL Pinol, M Garden, Parigramme, 2009.

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Source: Un balcon, Boulevard Haussmann, huile sur toile, 69 cm x 62 cm, coll particulière, 1880 Gustave Caillebotte. http://www.histoire-image.org/pleincadre/index.php?i=100

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Source: Victor Calliat, Parallèle des maisons de Paris, construites depuis 1850, A.Morel & cie, 1864, planche 70.
51, rue des écoles, angle rue Champollion, vers 1850. Planche reproduite in Grammaire des immeubles parisiens, six siècles de façades, du Moyen Age à nos jours, C.Mignot, Parigramme, 2004.
Dans ce quartier commerçant, le rez de chaussée est occupé par un magasin.

Réponses aux questions

1. Le document 3a L’immeuble haussmannien est « standardisé » par des règlements très précis, notamment en ce qui concerne la hauteur, la monumentalité et la richesse du décor extérieur. On notera l’importance particulière du deuxième étage, l’étage noble, et le dernier étage, le cinquième souligné par un balcon filant sur toute la largeur de la façade.
2. Le document 3b montre l’importance des « percées » dans l’urbanisme voulu par Haussmann. La rue est le véritable décor de la vie urbaine. L’impression d’homogénéité se dégage de la juxtaposition d’immeubles qui ne se différencient que par des détails de leur décor. On relève le même rythme ternaire : le rez de chaussée surmonté d’un entresol / les étages / cinquième étage de couronnement surmonté des combles.
3. Le document 3c montre l’essentiel des transformations de l’urbanisme parisien sous Haussmann : élargissement de la ville par l’annexion de communes limitrophes en 1860, amélioration de la circulation par la percée d’avenues rectilignes dans l’ancien tissu urbain.