3. D’où les migrants vers les Etats-Unis viennent-ils ?
3a. Carte des migrations européennes au XIXème siècle
3b. Tableau indiquant le nombre et l’origine géographique des migrants vers les Etats-Unis entre 1850 et 1930
3c. Les origines géographiques des immigrants vers les Etats-Unis de 1900 à 2000
Questions
Présentation et analyse des documents
Au début du XIXème siècle, la population des Etats-Unis comptait environ 5 millions d’habitants dont 20% étaient des esclaves d’origine africaine. Parmi les Blancs, plus de 60% étaient d’origine anglaise. Les grands mouvements migratoires qui commencent au milieu du XIXème siècle et se prolongent jusqu’aux années 1920 ont concerné des flux considérables de populations. Le caractère massif des migrations européennes vers les « nouveaux mondes » est à mettre en relation avec le dynamisme démographique de l’Europe dont la population est passée d’environ 180 millions d’habitants en 1800 à 480 millions en 1914, malgré l’émigration de plus de 50 millions de personnes. Face à l’inégalité de la répartition des produits de la croissance économique, aux crises cycliques, à la brutalité de l’exploitation, l’émigration vers les pays neufs est apparue, pour des millions d’Européens, comme le meilleur moyen d’espérer échapper à la misère, voire à la famine, comme ce fut le cas pour des centaines de milliers d’Irlandais. Autre motivation pour des émigrants européens : fuir la répression politique dont étaient victimes les opposants aux régimes autoritaires ou les persécutions dont souffraient les minorités religieuses et ethniques. « Mais toutes ces raisons d’ordre général ne doivent pas faire oublier que ce sont des individus qui prennent leur décision … Car, l’émigration n’est pas seulement une fuite, c’est un nouveau départ. Ce gigantesque mouvement vers les Etats-Unis a lieu parce que sur place, les conditions se prêtent à une croissance démographique : il faut construire des chemins de fer, creuser des canaux, mettre en valeur des terres et fournir des usines en main-d’œuvre … Les nouveaux Etats, les compagnies ferroviaires et routières comme les lignes de paquebot émettent tous un seul et même message : on a besoin de colons et de passagers. » (Nancy Green, L’odyssée des émigrants Et ils peuplèrent l’Amérique, Découvertes Gallimard, 1994).
Le paquebot qui remplaça à partir de la fin des années soixante les navires à voile a considérablement accéléré le rythme des départs : au début du XIXème siècle, la traversée durait environ 35 jours, elle n’était plus que d’une quinzaine de jours au début du XXème siècle. De plus, la mise en place du réseau ferroviaire en Europe a contribué à alimenter la migration transatlantique. Après l’interdiction de la traite négrière, les armateurs ont cherché à remplir leurs navires. « Jusqu’au milieu du siècle, les émigrants voyageaient dans des cargos aménagés uniquement pour convoyer les marchandises. Dans les années 1850, au moment où l’émigration devient vraiment régulière, on commence à concevoir des navires destinés à transporter des passagers. A la fin des années 1860 enfin, les voiliers disparaissent et le paquebot, plus vaste, plus rapide et meilleur marché, leur succède … » (Nancy Green, op.cité)
L’une des caractéristiques de l’évolution de l’immigration entre 1850 et 1930 est la transformation de l’origine géographique des principaux flux migratoires : en 1850, ce sont les pays du Nord (Irlande, Etats allemands, Grande-Bretagne) qui fournissent les contingents les plus massifs ; en 1910, ce sont les Italiens et les personnes originaires de l’Empire russe. Ce mouvement migratoire déclina après la Première Guerre mondiale pour diverses raisons : pertes humaines lors du conflit, besoins de main-d’œuvre pour la reconstruction et les industries, restrictions à l’immigration (loi des quotas de 1924) ou à l’émigration.
Les Etats-Unis qui ont reçu au XIXème siècle 34 millions d’immigrants européens ont attiré plus de la moitié des 67 millions d’Européens qui ont émigré au XIXème siècle. Le continent américain avec 55 millions d’immigrants européens a attiré plus de 80% de l’ensemble des Européens qui ont émigré. (Cf. Doc. A – Question 1)
En 1850, 308 323 Européens ont migré vers les Etats-Unis, dont 164 004 Irlandais.
En 1910, 926 291 Européens ont migré vers les Etats-Unis, dont 215 737 Italiens.
On constate entre 1850 et 1910 une très forte augmentation du nombre d’immigrants européens aux Etats-Unis (X 3). La décennie 1901-1910 marque l’apogée des migrations européennes vers les USA (1907 est l’année record). En 1850, les immigrants irlandais (164 004) et britanniques (51 085) représentent 2/3 des immigrants européens. En 1910, les Italiens (215 737) et les personnes qui ont quitté l’Empire russe (186 792) constituent les plus gros contingents d’immigrants, mais il y a encore 69 941 Britanniques qui immigrent, soit plus qu’en 1850. (Cf. Doc. B – Question 2)
Entre 1901 et 1910, 8 130 000 immigrants européens sont arrivés aux Etats-Unis (360 000 Latino-Américains et Canadiens et 250 000 Asiatiques).
Entre 1991 et 2000, 1 100 000 Européens ont migré vers les USA. Ce sont les Latino-Américains et les Canadiens (3 700 000) qui ont fourni le plus grand nombre de migrants entre 1991 et 2000. En faisant le total des trois principales zones d’où viennent les immigrants entre 1991 et 2000, on constate qu’avec au moins 7 200 000 immigrants pendant la décennie les Etats-Unis demeurent un pays d’immigration de masse. (Cf. Doc. C– Question 3)
Présentation
La population européenne est passée d’environ 180 millions d’habitants en 1800 à plus de 480 millions en 1914, malgré l’émigration de plus de 50 millions de personnes. Les Etats-Unis, sont devenus la principale destination des émigrants. L’émigration européenne est devenue particulièrement massive à la fin du XIXème et au début du XXème siècle. Depuis le début du XXème siècle, le nombre d’Européens émigrant vers les Etats-Unis a considérablement diminué. Toutefois, ce pays demeure à la fin du XXème siècle, un pays d’immigration massive.