Sommaire
- Rome, ville mémoire. [JPG Images]
- Rome, un réseau. [JPG et PNG Images]
- Un transect romain. [JPG et PNG Images]
Niveau de Classe
Programme de la classe de 4ème en géographie : « Les villes en Europe ».
Résumé
L’une des caractéristiques de la géographie de l’Europe réside dans l’urbanisation précoce et étendue dont elle a fait l’objet. Dès l’antiquité, la ville de Rome en a été l’une des premières et des plus éclatantes manifestations. C’est pourquoi on peut être tenté d’y voir l’archétype de la ville européenne sans ignorer pour autant son irréductible originalité. Dans cette ville que l’on appelle parfois « Urbs », la ville, peut-on retrouver un peu de toutes les villes d’Europe et rechercher ce qui fait qu’elles se ressemblent alors qu’elles sont toutes uniques. C’est cette dualité fondamentale que l’on cherchera à faire ressentir à de jeunes collégiens dans les trois moments pédagogiques qui constituent la séquence « Rome, la ville ».
Le premier moment cherchera à repérer les traces du passé d’une ville dans l’observation de ses monuments de différentes époques, dans la forme, l’orientation et la trame de ses rues de différentes époques et dans les noms qui peuplent les lieux de références culturelles parfois devenues mystérieuses mais toujours en mémoire, au moins à l’état de traces. C’est toute la profondeur temporelle de la matière urbaine que l’on veut faire comprendre et c’est assez facile d’y parvenir à Rome cet incomparable lieu de mémoire et concentré des traces de la civilisation européenne.
Le deuxième moment incitera à reconnaître qu’une ville est aussi et toujours une organisation technique faite pour mettre les hommes en relations multiples grâce à la mise en place de réseaux spécialisés. On s’intéressera tout particulièrement à l’observation du réseau du transport métropolitain qui, bien souvent, constitue le cœur de la mobilité urbaine. On examinera également de quelle manière les voies routières confèrent à l’agglomération sa fluidité et irriguent son expansion.
Le troisième moment tentera, par une technique particulière de mise en images de l’agglomération romaine, d’en illustrer concrètement la diversité des habitats comme celle des modes de vie et des activités tout en cherchant à y montrer l’impact de certains facteurs d’organisation de l’espace urbain qui valent pour toutes les villes d’Europe. Ce sera le moment de comparer l’aspect, les fonctions et la densité des habitats et des différents quartiers avec la politique de constructions de la municipalité qui, comme souvent ailleurs en Europe, tarde à rattraper et corriger les imperfections d’une organisation socialement ségrégative de l’espace.
Objectifs Notionnels
Notre proposition pédagogique vise donc à faire réfléchir les élèves :
- sur la dimension historique de toute ville car elle est bien visible dans les villes d’Europe qui, à l’image de Rome, sont souvent des joyaux patrimoniaux.
- mais aussi sur la dimension technique propre au fonctionnement de tout système urbain, en particulier, quand il prend l’envergure d’une ville capitale.
- à une approche méthodique des paysages urbains permettant d’y repérer, sous la diversité apparentes des formes concrètes de la vie urbaine, les régularités spatiales d’une organisation radioconcentrique et sélective de l’espace urbain.
On a l’ambition, par la mise en œuvre de cette méthodologie d’observations croisées, de faire percevoir quelques aspects caractéristiques de l’expansion d’une grande agglomération assez emblématique de la profondeur historique des paysages et de la civilisation en Europe.
Mais surtout, plus globalement, il s’agit d’appréhender le fait urbain dans sa complexité en diversifiant les regards analytiques qu’on porte sur lui pour parvenir à le considérer comme un système en constante évolution historique et spatiale impliquant des relations elles-mêmes changeantes entre les individus et les autorités politiques. La part considérable de la population urbaine qui vit en ville suffit à en faire un centre d’intérêt au moins continental.
Objectifs Méthodologiques et Compétences
On incitera d’abord les élèves à bien observer les différents types d’informations que peut donner une carte sur les traces multiples du passé complexe dont est constitué la matière urbaine afin de stimuler une lecture approfondie et polysémique des documents cartographiques.
Puis on attirera le regard sur les qualités géométriques d’un espace urbain caractérisé par une forme globale, structuré par des pôles et des lignes de force qui le dynamisent et dans lequel les hommes se répartissent sélectivement selon une hiérarchie complexe de critères fonctionnels, fonciers, symboliques, etc.
L’approche de 3 types de cartes différents permettra de s’initier à la spécificité de la cartographie urbaine et en facilitera la maîtrise notamment par la mise en œuvre de comparaisons permettant de souligner les complémentarités thématiques et, par ailleurs, d’observer les effets de la variation d’échelle (du niveau local à celui de toute une agglomération).
L’approche des photographies sera plus innovante dans la mesure où elle tentera d’être à la fois plus subjective et plus logique. Plus subjective dans l’expression des représentations mentales, iconographiques et symboliques de la ville de Rome mais tout de même méthodique dans leur collecte par un moteur de recherche supposé garant de leur représentativité statistique. Plus subjective dans l’observation d’une sélection de paysages urbains photographiés du sol, à très grande échelle et plus rigoureuse par leur localisation dans un transect urbain permettant une approche, distancée parce que verticale, de l’espace intra urbain romain.
La technique du transect constitue, en soi, un outil intéressant car cette méthodologie inspirée des sciences naturelles est relativement simple et désormais facilement réinvestissable pour d’autres villes ou d’autres espaces grâce aux potentialités offertes par les banques d’images satellites.
Quant à la confrontation des cartes et des images portant sur une même ville, elle peut aussi constituer une méthodologie de collecte d’informations sur n’importe quelle ville d’Europe et du monde : donc utile « urbi et orbi ».
Activités Proposées
Dans la première séance les élèves seront guidés par les questions pour observer la carte du centre de Rome. Ils peuvent avoir besoin d’utiliser un dictionnaire des noms propres (numérique ou sur papier) pour répondre aux questions relatives à la signification des noms des rues en langue italienne. L’observation des photographies sélectionnées par le moteur de recherche Google à la requête de « Rome » invitera certainement les élèves à lancer des requêtes comparables portant sur d’autres graphies du nom de la ville (Roma en particulier) mais aussi vers les noms d’autres villes. Si on travail à domicile prolonge celui-ci, cette recherche pourrait utilement préparer ou poursuivre la transposition des conclusions tirées de l’étude de Rome. C’est effectivement, dans ce cas, de la comparaison des planches d’images obtenues que naitra la compréhension de l’objectif visé : la monumentalité comme image de marque et fonction mémorielle des centres des villes européennes. Les liens seront facilement établis ensuite avec les questions relatives au tourisme et à la gestion du patrimoine immobilier.
Plus classique, la deuxième séance incitera les élèves à une analyse méthodique de réseaux de transports et, ensuite, à les mettre en relation avec le territoire urbain qu’ils structurent. Après avoir défini, a priori, les qualités et les défauts apparents du réseau du métropolitain, la comparaison avec la carte de l’agglomération tentera d’en établir les diverses incidences pour préparer les esprits à la leçon suivante.
La troisième séance sera plus complexe à mettre en œuvre mais plus riche d’un potentiel de réinvestissement diversifié. Il faudra bien en expliquer aux élèves l’intérêt méthodologique et le mode d’élaboration. Quant à l’interprétation des photographies, elle doit permettre de dégager à la fois des régularités observables dans la structure urbaine des villes radioconcentriques européennes tout en s’appuyant sur les effets de perceptions subjectives qui accompagnent l’acte d’habiter en ville. Sans doute sera-t-il également intéressant d’observer les points de vue adoptés (individuel, national, esthétique, moral) et la nature des comparaisons mises en oeuvre et des points d’appui sélectionnés (les couleurs, l’architecture, la circulation, la propreté, la végétation, les monuments, etc.)
Suggestion d’évaluation
A l’exception de la dernière question, qui tente une généralisation au niveau européen, les questions de ce test focalisent l’attention des élèves sur le fait urbain roman, sur son histoire, sa géographie et donc sa spécificité. Les comparaisons, les transpositions et les généralisations auxquelles se prêtent les travaux proposés invitent n’auraient pas trouvé dans cette forme trop réduite une évaluation adéquate.