Sommaire
- Extrait de l’Education sentimentale de Gustave Flaubert, 1869. [Texte et PNG Image]
- L'urne et le fusil, gravure de M.L. Bosredon, avril 1848, BNF. [PNG Image]
- L’Emancipation à la Réunion et le texte du décret d’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. [PNG Image et Texte]
- La République universelle, démocratique et sociale : le Pacte. [PNG Image]
Niveau de Classe
Classe de 2nde (histoire).
Libertés et nations en France et en Europe dans la première moitié du XIXe siècle :
- 1848 : révolutions politiques, révolutions sociales, en France et en Europe.
- Les abolitions de la traite et de l’esclavage et leur application.
Résumé
Au début de l’année 1848, la France a comme roi Louis-Philippe d’Orléans (1773-1850) monté sur le trône après la Révolution de 1830. Depuis 1846, la crise économique (hausse du prix du pain, disette, chômage) renforce l’impopularité du régime. Les réunions politiques étant interdites, les républicains organisent dans toute la France des banquets pour faire entendre leur principale revendication : le suffrage universel. L’interdiction d’un banquet prévu à Paris le 22 février 1848 entraîne des manifestations durant lesquelles la troupe tire sur la foule. C’est le début de la révolution de février 1848.
La République proclamée le 24 février 1848 est dirigée par un gouvernement provisoire qui décide l’élection d’une Assemblée constituante au suffrage universel masculin. Dans une grande euphorie sont proclamés : les libertés de la presse et de réunion, le droit au travail, l’abolition de la peine de mort pour délits politiques et de l’esclavage dans les colonies. Clubs et associations se multiplient dans les grandes villes, notamment à Paris. Ils débattent des perspectives d’une république démocratique et sociale, des femmes revendiquent l’égalité des droits avec les hommes.
Toutefois, les espoirs d’une république démocratique nés de la révolution de février se dissipent vite :
- Lors des élections organisées le 23 avril, le « parti de l’ordre » qui réunit républicains modérés et monarchistes l’emporte, notamment grâce au vote des ruraux.
- Les ateliers nationaux sont fermés le 22 juin ce qui entraîne du 23 au 26 juin un affrontement meurtrier entre la troupe et le peuple parisien qui a dressé des barricades.
- La victoire de Louis-Napoléon Bonaparte à l’élection présidentielle, le 10 décembre 1848, confirme la victoire de ceux qui veulent mettre fin à « l’esprit de 48 ».
« Deux temps contrastés dominent la courte histoire de la révolution de 1848 : la joie de février et l’incroyable carnage de juin. Les trois jours de combat de l’hiver défont la monarchie de Juillet. Un espoir sans précédent s’empare alors de la population ouvrière, tout particulièrement à Paris. Malgré les provocations, les crises, les difficultés de tous ordres, jusqu’en mai l’espoir perdure. Puis survient, inévitable, la révolte sanglante de juin : quatre jours de combats au cours desquels les rêves s’effondrent … » (Maurizio Gribaudi, Michèle Riot-Sarcey, 1848 la Révolution oubliée, éditions La Découverte, oct. 2008).
Pré-acquis
L’effondrement de la Monarchie de Juillet
Au début de l’année 1848, la France a comme roi Louis-Philippe d’Orléans (1773-1850) qui est monté sur le trône après la Révolution de 1830. Le souverain a commencé par incarner l’espoir d’une monarchie inspirée par les idéaux de la Révolution. Mais la monarchie de Juillet (1830-1848) a très vite été confrontée à de nombreuses manifestations qui ont été brutalement réprimées (canuts à Lyon en 1831, soulèvements à Paris en 1832, à Paris et à Lyon en 1834).
L’opposition républicaine s’organise et relaie le mécontentement social. L’orientation conservatrice de la monarchie de Juillet s’est accentuée à partir de 1840 : aux demandes d’élargissement du suffrage censitaire et aux revendications des plus démunis, Guizot, le principal des ministres de Louis-Philippe Ier répond : « Enrichissez-vous par le travail et par l’épargne. » A partir de 1846, la crise économique (hausse du prix du pain, disette, chômage) renforce l’impopularité du régime. Les réunions politiques étant interdites, les républicains organisent dans toute la France des banquets pour faire entendre leur principale revendication : le suffrage universel. L’interdiction d’un banquet prévu à Paris le 22 février 1848 entraîne des manifestations durant lesquelles la troupe tire sur la foule. C’est le début de la révolution de février 1848.
La première moitié du XIXème siècle a été marquée par les bouleversements sociaux entrainés par l’industrialisation et par une extraordinaire profusion d’idées nouvelles : élaboration de l’essentiel des théories libérales et des idées républicaines, socialistes et communistes. L’idéologie libérale et les intérêts de la bourgeoisie ne peuvent empêcher que la « question sociale » ne devienne un enjeu politique majeur. « La révolution de 1848, inscrite dans ce passé conflictuel, est héritière de toutes ces réflexions novatrices, nourries des promesses de la Révolution française …En trois jours, la monarchie de Juillet, vieillie, usée par la corruption, déstabilisée par la crise économique, de plus en plus éloignée des réalités sociales va se défaire, presque sans combats … » (Maurizio Gribaudi, Michèle Riot-Sarcey, op. cité).
Les espoirs brisés de « l’esprit de 48 »
La république proclamée le 24 février 1848 est dirigée par un gouvernement provisoire qui décide l’élection d’une Assemblée constituante au suffrage universel masculin. Dans une grande euphorie sont proclamés : les libertés de la presse et de réunion, le droit au travail, l’abolition de la peine de mort pour délits politiques et de l’esclavage dans les colonies. Clubs et associations se multiplient dans les grandes villes, notamment à Paris. Ils débattent des perspectives d’une république démocratique et sociale, des femmes revendiquent l’égalité des droits avec les hommes.
Toutefois, les espoirs d’une république démocratique nés de la révolution de février se dissipent vite :
- Lors des élections organisées le 23 avril, le « parti de l’ordre » qui réunit républicains modérés et monarchistes l’emporte, notamment grâce au vote des ruraux.
- Les ateliers nationaux sont fermés le 22 juin ce qui entraîne du 23 au 26 juin un affrontement meurtrier entre la troupe et le peuple parisien qui a dressé des barricades.
La victoire de Louis-Napoléon Bonaparte à l’élection présidentielle, le 10 décembre 1848, confirme la victoire de ceux qui veulent mettre fin à « l’esprit de 48 ».
Repères chronologiques donnés sur le site de l’Assemblée nationale :
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/suffrage_universel/suffrage-1848.asp#chronologie
21 février | Fusillade du boulevard des Capucines. |
24 février | Abdication de Louis-Philippe. Formation d'un gouvernement provisoire qui proclame la République. |
26 février | Abolition de la peine de mort en matière politique. |
2 mars | La journée de travail est limitée à dix heures à Paris, à onze heures en province. Le principe du suffrage universel est affirmé. |
4 mars | Octroi de la liberté de la presse et de la liberté de réunion. |
5 mars | Décret sur les élections prévues pour le 9 avril. |
17 mars | Échec d'une « journée » organisée par Blanqui, qui obtient cependant le report des élections du 9 au 23 avril. |
23 avril | Élection de l'Assemblée constituante. |
4 mai | Réunion de l'Assemblée et proclamation de la République. |
15 mai | L'Assemblée est envahie par une manifestation révolutionnaire. |
4 juin | Louis Napoléon Bonaparte est élu à l'Assemblée constituante. |
21 juin | Décret sur les ateliers nationaux. |
23-26 juin | Barricades et combats de rue dans l'Est parisien (4 000 morts parmi les insurgés, 1 600 dans les forces de l'ordre). |
4 novembre | Vote de la Constitution par l'Assemblée. |
10 décembre | Élections présidentielles. Élection de Louis Napoléon Bonaparte à la présidence de la République. |
Objectifs Notionnels
Savoir situer la Révolution de 1848 dans son contexte français et européen.
Comprendre et savoir utiliser les notions suivantes :
- Suffrage censitaire / suffrage universel (masculin).
- Monarchie / République.
- Régime parlementaire.
- Nations / Nationalités.
- Colonies esclavagistes / Antiesclavagisme /abolitionnisme.
Objectifs Méthodologiques et Compétences
Maîtriser des repères chronologiques :
- Situer et caractériser un événement dans son contexte chronologique.
Exploiter et confronter des informations :
- Identifier des documents (œuvre littéraire, gravures, peinture sur toile) ;
- Prélever, hiérarchiser et confronter des informations en fonction du corpus documentaire ;
- Mettre en relation le corpus documentaire avec la situation historique étudiée.
Prganiser et synthétiser des informations :
- Rédiger un texte ou présenter à l’oral un exposé construit et argumenté en utilisant un vocabulaire historique spécifique.
Utiliser les TIC.
Activités Proposées
Après avoir étudié avec la classe le contexte historique de la France et de l’Europe en 1848, le professeur :
- Fera lire aux élèves l’extrait du roman de G. Flaubert,
- fera décrire et analyser deux gravures (L'urne et le fusil, La République universelle, démocratique et sociale : le Pacte) et un tableau (L’Emancipation à la Réunion).
L’étude de ces œuvres, outre leur apport culturel en relation avec la littérature et l’histoire des Arts, permettra de contribuer à la compréhension da la partie du programme qui porte sur les révolutions politiques en France et en Europe et la deuxième abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1848. Les notions abordées par cette leçon d’histoire gagneront à être prolongées par l’éducation civique juridique et sociale (ECJS).
Suggestion d’évaluation
Le professeur s’assurera que les élèves :
- Savent identifier et lire ou décrire les différents documents du dossier ;
- savent situer les différents documents dans leur contexte historique ;
- maîtrisent le vocabulaire et les notions spécifiques à la séance ;
- sont capables de rédiger une synthèse en se référant précisément aux documents étudiés.
Prolongements et Interdisciplinarité
Littérature :
Lire l’Education sentimentale de Flaubert et des extraits de Choses vues de Victor Hugo (Œuvres complètes de Victor Hugo, J. Seebacher et G. Rosa éd., coll. Bouquins, Robert Laffont, Paris, 1987).
Education civique juridique et sociale :
En relation avec l’histoire de la conquête du droit de suffrage et des luttes menées pour les droits sociaux les notions suivantes pourront abordées et recevoir une première définition :
- Droits de l'homme et du citoyen,
- Droits civils et politiques,
- Droits sociaux et économiques.
http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/suffrage_universel/index.asp
Histoire des arts :
Etudier les tableaux mettant en scène l’abolition de l’esclavage de 1848 : L’Emancipation à la Réunion d’Alphonse Garreau et L'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises (27 Avril 1848) de François Biard.
Etudier et comprendre l’usage des symboles et des allégories.